Le président du Faso depuis le 2 juillet 2024 est le capitaine Ibrahim Traoré, conformément à la charte modifiée lors des assises nationales du 25 mai 2024. Ce nouveau contrat social avec la nation burkinabè constitue un espoir pour certains, au regard du travail déjà accompli sur le terrain et la montée en puissance de l’armée face à l’insécurité et aux exactions terroristes. Pour d’autres, le Président du Faso, détenteur du destin de la nation, doit redresser la barque.
Tout ce que l’on souhaite au Président du Faso pour ce nouveau départ, c’est qu’il réussisse, pour le bien-être des Burkinabè qui traversent des difficultés. Cependant, lorsque l’on observe le comportement actuel de certains, leur attitude face aux problèmes nationaux, on peut se demander si tout le monde vit les mêmes réalités au Faso.
Arrivé à la tête d’un pays en lambeaux, il a réussi à redresser la barque. L’armée est montée en puissance avec des équipements de pointe. Toutes les lignes semblent bouger dans tous les compartiments de l’appareil d’Etat pour stimuler le développement. Il a insufflé aux Burkinabè l’idée de ne jamais dire “je ne peux pas” avant d’avoir essayé plusieurs fois. Comme feu Sékou Touré, président de la Guinée Conakry, le disait, « l’échec est inhérent à l’action. Seuls ceux qui n’entreprennent pas ne connaissent pas l’échec. »
La confiance du peuple envers le président du Faso, dans un pays en pleine bataille économique et politique, devrait pousser l’ensemble du peuple à jouer sa partition dans le développement de la nation.
Le constat est clair : sous le leadership du Capitaine Ibrahim Traoré depuis octobre 2022, le Burkina poursuit résolument sa voie vers la libération du joug impérialiste. Malgré les conditions difficiles dans lesquelles le capitaine a trouvé le pays, de nombreux chantiers ont été lancés et des actions décisives ont contribué à faire avancer les choses.
A ce titre, des réformes engagées par le gouvernement et des initiatives de développement endogène, comme l’Agence pour la promotion de l’entrepreneuriat communautaire (APEC). Des mesures prises pour renforcer le financement des projets des jeunes et de l’apurement de la dette intérieure, l’autosuffisance alimentaire à travers l’Initiative présidentielle pour la production agricole 2023-2024 qui mobilise 3 000 milliards de FCFA et 4 000 personnes déplacées internes.
L’armée a désormais un potentiel aérien revu, des unités spéciales ont été créées et équipées. Cela a été possible grâce à la vision du Président du Faso et à l’engagement de l’ensemble des Burkinabè dans un élan de solidarité, de patriotisme et de souveraineté.
Malgré les efforts du Président du Faso et de son gouvernement, il est indéniable que le mal est profond puisque c’est la première fois que le peuple burkinabè traverse une telle situation. Inutile d’indexer un coupable, cela ne résoudra rien. Il faut s’attaquer au mal. Le peuple burkinabè est capable des victoires les plus inattendues. Cette quête, à la fois individuelle et collective, nécessite que chaque citoyen assume sa part de responsabilité.
La veille citoyenne doit également se renforcer et s’intensifier. Le dialogue et la négociation sont essentiels pour restaurer un climat de confiance et de paix entre les communautés éprouvées par des années de violence. Face à ses fils égarés, l’État ne peut espérer un recadrage sans faire preuve d’une autorité maximale.
Cependant, pour y parvenir dans cette nouvelle vision, des ajustements sont nécessaires pour ce nouveau départ. Actuellement, la principale préoccupation des Burkinabè demeure la sécurisation du territoire national, des personnes et des biens. Tout le reste, aussi important soit-il, risque de détourner l’attention.
Les nouvelles autorités et leurs partisans semblent réagir de manière très sensible aux critiques de la Transition, les qualifiant souvent d’« apatrides » ou d’individus cherchant à faire échouer le processus. Ils n’hésitent pas à qualifier d’autres Burkinabè d’« ennemis de la nation, de valets locaux et d’apatrides ». Certains de leurs partisans vont jusqu’à proférer des menaces contre ceux désignés comme ennemis par la Transition.
Toutefois, il est crucial de reconnaître que la Transition ne parviendra pas à réussir en traitant ceux déçus par son action comme des ennemis publics à abattre, ni en demandant aux esprits indépendants, qui refusent de lui accorder une confiance aveugle, de se taire lorsque la situation du pays se détériore. Elle devrait prendre en considération les avis divergents et les esprits critiques dont l’objectif est d’améliorer les choses.
Lire la suite : Burkina/Transition : des réglages s’imposent pour le nouveau départCes soutiens doivent également reconnaître honnêtement que beaucoup parmi eux critiquaient également les pouvoirs des régimes précédents. Pour ce nouveau départ, il est donc essentiel de permettre à certains d’apporter un regard critique sur la nouvelle dynamique. Sinon, cela pourrait engendrer d’autres formes de frustrations. Il est crucial de faire preuve de modération dans la gestion du pays.
Le succès de la Transition dépend étroitement de la capacité de ses dirigeants à unir les Burkinabè malgré leurs diversités, à transcender toutes les considérations partisanes et à éviter les attaques indirectes les uns contre les autres. Les nouvelles autorités ne devraient pas ignorer les appels à une approche plus consensuelle favorable aux civils, surtout lorsque la cohésion nationale est vitale pour la sécurité et la gouvernance durable de l’État. Il faut donc bien plus que des poings levés ou des mesures révolutionnaires pour rassurer les Burkinabè.
Issoufou Ouédraogo