Le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, a reçu en audience, ce mardi 9 juillet 2024, à Ouagadougou, une délégation du Fonds monétaire international (FMI) conduite par son directeur du département Afrique, Abebe Aemro Selassie. La délégation a dit être venue écouter les préoccupations du Burkina Faso en vue d’un accompagnement optimal.
« Je suis venu avec mon équipe pour échanger avec vous sur les préoccupations auxquelles vous et votre Gouvernement êtes confrontés, afin de voir dans quelle mesure nous pouvons vous aider à apporter des solutions », a affirmé Abebe Aemro Selassie.
Le Chef du Gouvernement a remercié le FMI pour les bons rapports qui ont toujours prévalu entre l’institution de Bretton Woods et le Burkina Faso, avant de s’interroger sur l’impact réel de ses interventions sur la population.
« Depuis l’indépendance de la Haute-Volta, le pays des Hommes intègres a toujours eu de bons rapports avec le FMI. Cependant, la population reste toujours pauvre, malgré l’intervention des différents projets financés par plusieurs institutions, dont le FMI. Nous devons donc nous interroger sur la pertinence de l’intervention de ces institutions dans nos pays », a soutenu le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla.
Il a souhaité des interventions plus efficaces, surtout dans les campagnes, pour relever le niveau de vie des différentes populations.
À en croire le Premier ministre, le Burkina Faso ne s’inscrit pas uniquement dans une croissance économique qui ne se ressent qu’au niveau des chiffres macroéconomiques, mais travaille pour avoir une croissance qui va toucher les couches les plus vulnérables.
« Quand les institutions de Bretton Woods parlent de croissance, c’est généralement au niveau macroéconomique. Ce que nous voulons, c’est que nos citoyens sentent cette croissance. Nous voulons une croissance qui va impulser l’élévation du niveau de vie de l’ensemble de la population. Nous voulons une croissance harmonisée qui entraîne l’ensemble de la population vers un niveau de vie plus élevé », a-t-il expliqué.
Le Premier ministre a également invité le FMI à accompagner le Burkina Faso dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures.
« Le Chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré, a signé la semaine dernière le traité de confédération “Alliance des États du Sahel”. Nous avons en projet une autoroute et un chemin de fer Bamako-Ouagadougou-Niamey. Donc, le chantier est immense et le FMI est attendu sur ce chantier. Il nous faudra aussi réactiver le barrage hydroélectrique de Noumbiel pour accroître la capacité énergétique du pays », a-t-il affirmé.Quant à l’amélioration de l’image du Burkina Faso sur l’échiquier international, le Premier ministre a été on ne peut plus clair.
« Nous avons de grandes agences de communication contre nous. L’expérience que nous sommes en train de mener ne plaît pas aux anciens pays colonisateurs qui ont beaucoup plus de moyens de communication que nous et qui font passer plus facilement leurs messages. Donc, quels que soient les moyens que nous allons mettre, nous ne pourrons pas avoir la même capacité qu’eux », a soutenu Dr Kyélem de Tambèla.
Il a par la suite décliné la vision du pays des Hommes intègres pour se faire respecter à l’international.
« Le meilleur moyen de communication pour nous, c’est notre succès économique, c’est cela qui va parler pour nous. Si nous réussissons à faire cela, que vous le vouliez ou non, vous serez amenés à reconnaître la réalité. C’est pour cela que nous mettons en avant la promotion économique. Nous voulons que notre économie parle pour nous. Vous voyez que le Chef de l’État est en train de mettre en place des industries de transformation de produits agricoles, des industries minières, etc. et le chemin va se poursuivre », a-t-il révélé.
Le chef de la délégation du FMI, Abebe Aemro Selassie a déclaré qu’un nouveau programme dont l’objectif global est de faciliter la croissance économique et la création d’emplois a été approuvé tout récemment en faveur du Burkina Faso.Ce programme, a-t-il mentionné, va prendre également en compte la question des personnes déplacées internes (PDI).
DCRP/Primature